Fallait pas décrocher… du droit

Je reprends la plume (ou plutot le clavier) car j’ai été bien inspiré par l’émission « Fallait pas décrocher » :
Maurad revient à la télévision avec une nouvelle émission de canular téléphonique. il veut des crochets du droit ou il a décroché du droit ? Décryptage et analyse…

Tout comme dans l’émission « sans aucun doute », le téléphone n’est pas très télégénique, donc pour avoir de l’image, on rajoute beaucoup de lumières qui se déplacent (on aurait dit une salle de concert 😉 ). La couleur des lumières et le cadrage sont très semblable à celle de « sans aucun doute » (J’ai cru être dans cette émission plusieurs fois). L’ironie c’est que julien courbet y participera… 😉

Pour rajouter de l’intérêt, la production a ajouté des « people » qui jouent le rôle de trouble-fête : arthur, elodie gossuin. Faire tourner en bourrique, c’est la spécialité de Jean-yves lafesse, maitre incontesté des pièges téléphoniques. chapeau bas pour sa rapidité de réaction !

Le principe de l’émission est de provoquer chez les piégés une réaction de colère. Selon le psychologue américain Harriett Goldhor lerner « la colère est une réaction de mécontentement forte, conséquence d’une décision que vous trouvez injuste ».
Cette colère peut être déclenchée par plusieurs facteurs: la jalousie (votre copine se fait draguer ouvertement), la radinerie (dire à un radin qu’on a dépensé une fortune pour des betises le mettra en colère)…

La colère devient tellement importante que les piégés demandent à plusieurs reprises l’adresse du lieu fictif afin d’en venir aux mains (on aurait pu se retrouver sur le « larry springer show »). Maurad aurait pu prendre « des crochets du droit » dans sa face (vous avez suivi le jeu de mot ?).

J’ai été étonné du fait que les piégés ne remarquent pas les erreurs de situation : pour qu’on entende deux personnes différentes au téléphone de manière presque simultanée, il faut très rapidement passer le combiné à l’autre personne (mais on dit d’abord: « je vous passe untel »). Ici il est arrivé que tout le monde parlait en meme temps… meme arthur qui était supposé être occupé par autre chose. J’ai quand meme apprécié le « jingle à la bouche » de maurad (« vous etes à la clinique de l’espoir, ne quittez pas »).

Les piégés sont plus ou moins bons joueurs: Etant donné que l’émission est tournée en une fois (les piégés étant au téléphone), la production doit les faire revenir pour filmer leurs commentaires (Ils sont filmés dans la régie). Tous ne sont pas revenus… et la production a du utiliser le témoignage du piégeur. A mon avis, cela a fait des dégats psychologiques dans ces cas… Les piégés n’ayant peut-etre pas digéré l’humiliation publique. Cela peut aussi être bénéfique: le premier piégé s’est apparemment apercu (en écoutant ses réactions) qu’il avait un probleme de gestion de la colère et qu’il peut travailler dessus.

Je me pose aussi des questions sur le droit à l’image : on ne voit pas toujours le piégé, mais comme on peut le reconnaitre à travers son entourage… doit-il donner son accord pour la diffusion? Ont-ils décroché du droit?

J’ai eu dans mon entourage des soupcons de manipulations… Le premier piégé (dépeint comme très jaloux et très radin avant le piège) aurait été trop poli dans sa colère (en disant « ferme ta bouche » au lieu de « ferme ta gueule ». Je ne pense pas que ce soit le cas, il y a toujours la possibilité de mettre des « bip » de censure… (le CSA veille, par une auto-censure évidente). Etant donné que les canulars ne fonctionnent pas toujours (Jean-yves lafesse doit faire beaucoup de coups de fils avant de trouver la perle), la production a du faire plusieurs tentatives et aurait pu écarter les réactions trop vives.

J’étais partagé dans l’émission entre le rire et la compassion : Je m’identifiais aux piégés , un peu comme dans l’émission « zero de conduite » voir l’article. Je préfère quand ce sont de complets anonymes comme dans les impostures de jean-yes lafesse, comme cela personne n’est blessé dans son amour-propre.